Bien-être et réseaux sociaux

Réseaux sociaux et sommeil

Une étude scientifique a mis en évidence l’importance du sommeil, d’autant plus durant la période de l’adolescence, sur la santé physique, mentale et sur les performances académiques1.
Une étude s’intéressant au lien entre usage des réseaux sociaux et sommeil, a mis en évidence une relation dose-réponse entre le temps passé sur les réseaux sociaux chaque jour et la durée du sommeil chez des jeunes de 11 à 20 ans2 :


 Sampasa‐Kanyinga, H., Hamilton, H. A., & Chaput, J. P. (2018). Use of social media is associated with short sleep duration in a dose–response manner in students aged 11 to 20 years. Acta Paediatrica107(4), 694-700.

D’après le graphique ci-dessus, une altération du temps de sommeil est d’autant plus marquée que le temps passé sur les réseaux sociaux est important.

L’accès à des objets connectés dans la chambre de l’adolescent est associé à une réduction du sommeil durant les jours d’école3. La luminosité due aux écrans, impacte le taux de mélatonie au moment de l’endormissement, ce qui va compliquer celui-ci et impacter directement la qualité du sommeil4,5


Réseaux sociaux, dépression et anxiété

Il a aussi été démontré qu’un usage excessif des réseaux sociaux comme Facebook serait associé à un état dépressif ou à de l’anxiété sociale 6,7,8. D’autres études suggèrent que l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook ou Qzone est associée à une augmentation de la détresse psychologique et à une diminution du bien-être du fait de la comparaison sociale9,10. Enfin une étude en laboratoire, suggère que la publication de photos de profil non retouchées sur Instagram entrainerait une augmentation de l’anxiété11.

Cependant, de nombreuses autres études ont montré que non seulement les réseaux sociaux ne sont pas associés à la dépression, mais qu’ils ont également des effets positifs notamment sur le soutien social perçu et le bien-être général12-15. Une hypothèse récente propose que la relation entre le temps passé sur les réseaux sociaux n’est pas linéaire et qu’un engagement modéré dans les activités numériques ne serait pas délétère pour le bien-être des adolescents16.


Intérêt de l’étude Cyberlife sur ce sujet

En France en 2017, il est estimé que les adolescents âgés de 13 à 19 ans passent en moyenne 15h/ semaine sur internet17. Il est important de noter que ce temps est très probablement sous-estimé par les adolescents.

De plus, on ne sait pas de quelle manière les réseaux sociaux, comme par exemple Instagram, Snapchat et TikTok, influencent le bien-être et les performances académiques des adolescents.
Malgré de nombreuses études, il y a un besoin de maintenir un intérêt sur ce sujet, afin d’actualiser et de compléter les données existantes, et plus particulièrement à l’échelle de la France.


Références bibliographiques

1 Owens, J. A., & Weiss, M. R. (2017). Insufficient sleep in adolescents: causes and consequences. Minerva pediatrica, 69(4), 326–336. doi:10.23736/S0026-4946.17.04914-3

2Sampasa‐Kanyinga, H., Hamilton, H. A., & Chaput, J. P. (2018). Use of social media is associated with short sleep duration in a dose–response manner in students aged 11 to 20 years. Acta Paediatrica, 107(4), 694-700.

3 Royant-Parola, S., Londe, V., Tréhout, S., & Hartley, S. (2018). Nouveaux médias sociaux, nouveaux comportements de sommeil chez les adolescents. L’Encéphale, 44(4), 321-328.

4 Hoyt, L. T., Maslowsky, J., Olson, J. S., Harvey, A. G., Deardorff, J., & Ozer, E. J. (2018). Adolescent sleep barriers: profiles within a diverse sample of urban youth. Journal of youth and adolescence, 47(10), 2169-2180.

5 Wood, A. W., Loughran, S. P., & Stough, C. (2006). Does evening exposure to mobile phone radiation affect subsequent melatonin production?. International journal of radiation biology, 82(2), 69-76.

6Rosen, L. D., Whaling, K., Rab, S., Carrier, L. M., & Cheever, N. A. (2013). Is Facebook creating “iDisorders”? The link between clinical symptoms of psychiatric disorders and technology use, attitudes and anxiety. Computers in Human Behavior, 29(3), 1243-1254.

7Sanders, C. E., Field, T. M., Diego, M., & Kaplan, M. (2000). The relationship of Internet use to depression and social isolation among adolescents. Adolescence, 35(138), 237-237.

8Lee-Won, R. J., Herzog, L., & Park, S. G. (2015). Hooked on Facebook: The role of social anxiety and need for social assurance in problematic use of Facebook. Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking, 18(10), 567-574.

9 Hanna, E., Ward, L. M., Seabrook, R. C., Jerald, M., Reed, L., Giaccardi, S., & Lippman, J. R. (2017). Contributions of social comparison and self-objectification in mediating associations between Facebook use and emergent adults’ psychological well-being. Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking, 20(3), 172-179.

10 Niu, G. F., Luo, Y. J., Sun, X. J., Zhou, Z. K., Yu, F., Yang, S. L., & Zhao, L. (2018). Qzone use and depression among Chinese adolescents: A moderated mediation model. Journal of affective disorders, 231, 58-62.

11Mills, J. S., Musto, S., Williams, L., & Tiggemann, M. (2018). “Selfie” harm: Effects on mood and body image in young women. Body image, 27, 86-92.

12Jelenchick, L. A., Eickhoff, J. C., & Moreno, M. A. (2013). “Facebook depression?” Social networking site use and depression in older adolescents. Journal of Adolescent Health, 52(1), 128-130.

13Selfhout, M. H., Branje, S. J., Delsing, M., ter Bogt, T. F., & Meeus, W. H. (2009). Different types of Internet use, depression, and social anxiety: The role of perceived friendship quality. Journal of adolescence, 32(4), 819-833.

14 Valkenburg, P. M., Peter, J., & Schouten, A. P. (2006). Friend networking sites and their relationship to adolescents’ well-being and social self-esteem. CyberPsychology & Behavior, 9(5), 584-590.

15Wenninger, H., Krasnova, H., & Buxmann, P. (2014). Activity matters: Investigating the influence of Facebook on life satisfaction of teenage users.

16 Przybylski, A. K., & Weinstein, N. (2017). A large-scale test of the Goldilocks Hypothesis: Quantifying the relations between digital-screen use and the mental well-being of adolescents. Psychological Science, 28(2), 204-215.

17 Ipsos (2017). Résultats de l’étude Junior Connect’ 2017. Consulté à l’adresse https://www.ipsos.com/fr-fr/junior-connect-2017-les-jeunes-ont-toujours-une-vie-derriere-les-ecrans