Principe de l’étude “Cyberlife, vie quotidienne”
L’étude Cyberlife est actuellement en cours dans les collèges de Gironde participants. Parmi les élèves de 5ème, 4ème et 3ème , dont au moins un parent a donné son consentement pour répondre au questionnaire de l’étude principale, une portion va être invitée à participer à une étude complémentaire intitulée Cyberlife, vie quotidienne.
Cette partie de l’étude consiste à mieux comprendre les expériences des adolescents dans leur vie quotidienne à l’école et aussi en dehors de l’école. Cyberlife, vie quotidienne consiste à prêter à chaque participant un téléphone portable non connecté (pas de connexion internet ni d’appels possibles) et une montre qui enregistre les activités physiques pendant 14 jours.
Le téléphone de l’étude est uniquement utilisé pour poser des questions aux enfants à différents moments de la journée via une application préinstallée. Les moments où le téléphone invite l’enfant à répondre à des questions (par exemple avant l’école, durant la pause-déjeuner, après l’école, durant le weekend) sont décidés à l’avance avec ses parents de manière à ne pas perturber ses activités quotidiennes. Remplir un questionnaire électronique sur le téléphone prend moins de 3 minutes. La montre prêtée à l’enfant pendant 14 jours enregistre uniquement les mouvements, l’intensité de l’activité physique et les heures de sommeil.
Intérêt de l’étude “Cyberlife, vie quotidienne”
L’étude Cyberlife, vie quotidienne utilise une méthode de recueil de données dite ambulatoire ayant recours à des appareils électroniques. Cette méthode permet de limiter certains biais méthodologiques rencontrés dans la recherche1 en proposant notamment aux participants de compléter des questionnaires dans des contextes de vie quotidienne et en absence des membres de l’équipe. Les questions posées à chaque participant concernent des évènements de vie ayant eu lieu de quelques heures à quelques minutes avant la réponse, ce qui permet de limiter les biais liés au rappel de souvenirs.
Depuis son développement, ce type de méthode a été utilisé pour examiner de nombreuses difficultés pouvant avoir un effet négatif sur le bien-être2-10, et a également été utilisé avec succès auprès de collégiens français pour étudier l’estime de soi, la performance académique et l’humeur11,12.
S’il existe de rares études conduites aux Etats-Unis pour examiner le lien entre usage des réseaux sociaux et émotions13, cette méthode et n’a jamais été utilisée pour étudier le (cyber-)harcèlement et son lien avec les réseaux sociaux dans la vie quotidienne des adolescents. Pourtant, cette méthode pourrait être la clef permettant de comprendre comment les adolescents vivent les comportements de (cyber-)harcèlement et comment ils y réagissent dans leur vie de tous les jours.
Les résultats obtenus grâce à l’étude Cyberlife, vie quotidienne permettrait notamment de déterminer si les adolescents parlent à quelqu’un lorsque se produit un acte de (cyber-)harcèlement, à qui ils en parlent, s’ils répondent ou se défendent en ligne ou dans la cour, ou bien s’ils réagissent en s’isolant. Cyberlife, vie quotidienne permettrait également d’apporter des connaissances sur l’utilisation réelle des réseaux sociaux et ses conséquences sur le bien-être et le sommeil des adolescents au quotidien.